À s’en oublier soi.
Il y a 13 ans, j’étais à la tête d’une entreprise florissante dans le secteur de l’hygiène.
Plus de 500 clients, une équipe d’une vingtaine de salariés, des commerciaux, une assistante de direction, une secrétaire…
Je gérais tout.
Le planning, les contrats, la prospection, les urgences.
Je formais mes équipes, je représentais des groupes professionnels.
J’étais une cheffe d’entreprise engagée, dynamique, reconnue.
Et à première vue, tout brillait.
Mais à l’intérieur, ça commençait à s’effriter.
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La machine tournait. Trop vite.
À cette période, j’étais enceinte de mon deuxième enfant.
Je travaillais non-stop, enchaînais les missions, les responsabilités, les formations.
Toujours en quête de mieux faire, de mieux comprendre, de mieux anticiper.
Et puis… la maison.
Cette grande maison dans laquelle j’arrivais le soir, épuisée, mais incapable de relâcher.
Le linge s’accumulait.
La cuisine tournait à vide.
Les jouets traînaient.
Et moi, je traînais une charge mentale invisible mais écrasante.
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À l’extérieur, j’étais experte en propreté.
Mais chez moi, c’était autre chose.
Mon aîné faisait face à une maladie auto-immune.
Une réalité lourde à porter, silencieuse, qu’on n’explique pas toujours.
Et mon compagnon de vie… n’était pas vraiment un partenaire à cette époque.
J’avais toujours tout géré. Alors il a simplement… continué à ne rien faire.
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C’est là que j’ai compris : il fallait que je change.
Pas les autres.
Pas l’entreprise.
Pas la maison.
Moi.
J’ai eu un moment de lucidité.
J’étais en train de me perdre dans cette image de femme forte, de femme capable, de femme qui assure.
Mais à quel prix ?
Et pour qui, en fait ?
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J’ai commencé par le matin.
Rien de spectaculaire.
Mais une décision très simple : reprendre un bout de ma journée pour moi.
Une routine du matin, pour y voir plus clair. Pour ne plus subir. Pour remettre un peu de douceur dans ce chaos.
Un panier à linge.
Un lavage dès le réveil.
Un espace pour le petit-déjeuner rangé la veille.
Un moment pour respirer avant d’enchaîner.
Et surtout… une réflexion :
Si je peux gérer une entreprise de propreté de 500 clients, pourquoi je n’arriverais pas à créer un équilibre chez moi ?
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Et puis, petit à petit, tout a changé.
Pas d’un coup.
Mais chaque petite routine posée a ouvert un peu plus d’espace mental.
Chaque geste régulier a remplacé une fatigue invisible.
Chaque choix fait pour moi m’a donné un peu plus de force.
J’ai commencé à comprendre que ce n’était pas du ménage que je faisais… c’était de l’auto-soutien.
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Aujourd’hui, les choses sont bien différentes.
J’ai transformé ma vision du soin du foyer.
Et surtout… je ne suis plus seule.
Mon compagnon participe.
Mes enfants aussi.
Parce que quand on donne du sens à ce qu’on fait, on embarque les autres.
Mais ça, je vous le raconterai dans la prochaine histoire.
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Ce jour-là, il y a 13 ans, je n’ai pas juste lancé une machine.
J’ai lancé un changement de vie.
Et même si je ne savais pas encore que ça s’appellerait la Cleanlife… c’est là qu’elle a commencé.